C’est un sujet que je souhaitais aborder depuis quelque temps. Car j’ai remarqué que le silence, pensé non pas comme un renfermement sur soi, bien sûr, mais plutôt comme une absence de bruit et d’agitation, mène justement à une plus grande connexion avec soi-même et son environnement. Tour d’horizon des vertus du silence.
Emplois du temps surchargés, cadences effrénées, notifications multiples… Pour trouver le silence, l’absence de bruit ne suffit pas : l’absence d’agitation est, elle aussi, indispensable. Afin de se reconnecter réellement au silence, ralentir son propre rythme devient donc nécessaire. Et pour ce faire, rien de tel que de s’octroyer une pause : quelques secondes entre deux respirations, une petite heure de marche après le déjeuner… Et si cette pause peut durer un ou plusieurs jours, se retrouver en pleine nature peut grandement contribuer à trouver ce précieux silence.
Soyons honnêtes, lors d’une pause, l’apaisement et le ressourcement ne sont pas pour autant automatiques. David Lebreton, dans son essai Du silence, écrit à ce sujet : « Face au silence, les uns éprouvent un sentiment de recueillement, de bonheur tranquille, tandis que d’autres s’en effraient et cherchent dans le bruit ou la parole une manière de se défendre de la peur. (…) Il est également associé au vide de sens et donc à la menace d’être englouti dans le néant. Mais qu’il concerne quelques heures ou quelques jours, le silence permet de retrouver une disponibilité pour penser, mais aussi pour être à l’écoute des bruits de la nature. »
Même s’il induit parfois de l’inquiétude, le silence crée un terrain favorable au ressourcement. Il ouvre un espace de repos et de réflexion qui laissera souvent émerger une énergie renouvelée et des idées inspirantes. L’imaginaire et la créativité ont besoin de ce calme pour éclore.
Comme le souligne David Lebreton, le silence permet d’être plus à l’écoute des bruits de la nature, et donc de mieux les apprécier. Plusieurs grands romanciers témoignent de cette expérience :
« J’écoute : un calme formidable pèse sur ces forêts ; on dirait que des silences succèdent à des silences. »
« Le silence de la campagne, des champs, des forêts. Pas un souffle de vent murmurant dans les créneaux ou entre les branches sèches des oliviers ; pas un oiseau chantant ni un grillon criant dans le sillon sans herbe : un silence complet, éternel, dans la ville, sur les chemins, dans la campagne. »
Lorsque j’accompagne un client dans la rédaction de son récit de vie, j’ai remarqué que les silences sont essentiels pendant les entretiens. Et ce, aussi courts soient-ils, pour prendre un peu de recul face à une parole ou un événement tout juste évoqué. Ils me permettent, en tant que biographe, de mieux saisir l’émotion de mon client, et de penser aux questions justes à poser ensuite. Du côté du client, les silences permettent de laisser remonter ses souvenirs. Ils l’aident aussi, par exemple, à réfléchir aux mots avec lesquels il souhaite transmettre ceux-ci.
Le silence recèle donc de nombreuses vertus. Il offre des conditions idéales pour se ressourcer, encourage la réflexion et la créativité. Il favorise aussi une meilleure qualité d’écoute et de partage, que ce soit en pleine nature ou lors de conversations, professionnelles ou non. Et vous, qu’en pensez-vous ? Le silence, si on l’entend comme une absence de bruit et d’agitation, vous semble-t-il bénéfique ? De quelle façon ?
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